« Libre et indépendant le Cercle CREDO privilégie toujours la recherche des meilleures solutions techniques »,

Mireille BONNIN, Conseillère technique, FNCCR

Mireille BONNIN est Conseillère technique au sein du département Numérique de la FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies), une association d’élus locaux représentant des collectivités et leurs groupements spécialisés dans les services publics locaux en réseau.
Créée en 1934, la FNCCR compte plus 900 adhérents dans l’hexagone et dans l’outre-mer (soit près de 60 millions d’habitants). Forte d’une équipe d’experts et de la reconnaissance de ses actions, ses missions consistent à conseiller et accompagner les adhérents dans l’organisation de leurs services publics dans quatre domaines : Energie, Cycle de l’eau, Eclairage publique, Déchets et Numérique.
Le département Numérique couvre autant les infrastructures télécoms fixes et mobiles que les usages, la gestion de la donnée et la cybersécurité. Mireille BONNIN y est entrée en septembre 2015 après un parcours de 25 ans dans le domaine des télécoms dont 10 ans à la Direction du numérique du Département de l’Oise.

« Ma fonction de conseillère technique est d’accompagner les adhérents, les élus, les décideurs techniques ». 

Mireille BONNIN insiste sur le rôle de la FNCCR quant aux intérêts de ses adhérents « pour défendre le bon droit et leurs actions pour le numérique » auprès du Parlement et des instances gouvernementales afin de promouvoir les textes législatifs et réglementaires nécessaires. « La FNCCR est indépendante, c’est important, sans lien avec des intérêts privés ».

Dans quel contexte s’est effectué le rapprochement entre la FNCCR et le Cercle CREDO ?

Depuis la Loi n° 2009-1572 du 17 décembre 2009, dite « Loi PINTAT*» relative à la lutte contre la fracture numérique, la FNCCR a souhaité se rapprocher d’autres associations et instances, tel que le Cercle CREDO pour compléter son corpus de connaissances et d’expertises. Dès mon arrivée à la Fédération, je me suis impliquée dans les travaux de l’association à l’ambiance conviviale, et à l’esprit club, avec une vocation de réflexion et de prospective à l’image d’un « think tank ». Je remarque d’ailleurs que la période de confinement a été difficile à vivre du fait de l’impossibilité de se réunir ; les échanges au sein de cette association en ont largement pâti d’où l’importance des rencontres en présentiel en ateliers, des rendez-vous de la fibre et des afterworks qui sont autant d’occasions de nous retrouver pour échanger et réseauter : c’est essentiel pour enrichir le débat.

(*) Xavier PINTAT est le Président de la FNCCR depuis 2008, Sénateur honoraire, Président du Syndicat départemental d’énergie électrique de la Gironde (SDEEG).

En tant que représentante de la FNCCR qui est membre et partenaire du Cercle CREDO comment participez-vous à la vie et aux travaux de l’association ?  

Je suis entrée au conseil d’administration en qualité de trésorière à la demande de Dominique WATEL, ancien président de l’association, qui a passé le flambeau en mars 2019 à Richard TOPER. Aujourd’hui je m’efforce d’être la plus impliquée et assidue possible dans les travaux de l’association : je participe aux ateliers mensuels, j’interviens régulièrement aux rendez-vous de la Fibre et aux afterworks.
En outre, sollicitée sur mes domaines de compétences, j’apporte ma contribution aux échanges des groupes de travail qui donnent lieu à la publication de guides techniques : en tant que conseillère à la FNCCR j’apporte un regard sur les enjeux de la filière à travers le prisme des collectivités territoriales et du politique. Par sa compétence en matière d’infrastructures d’accueil des télécoms, la Fédération apporte une expertise que j’ai pu, au travers d’études notamment, partager avec le Cercle CREDO.
Afin de mobiliser davantage ses membres et partenaires lors d’évènements, je préconiserais l’organisation de journées d’étude pour lesquelles on pourrait faire intervenir une personnalité de la filière télécoms, suivie d’un débat (y compris contradictoire !) avec les participants. Ce type de journées, que nous organisons régulièrement à la FNCCR, rencontre souvent un large public, notamment en présentiel. C’est une piste à étudier.

Dans quels domaines de la fibre optique le Cercle CREDO devrait concentrer ses activités ces prochaines années ?

Il existe actuellement un vaste chantier, celui de la qualité et de la pérennité des réseaux pour lequel l’expertise du Cercle CREDO doit être mise à profit, subséquent à un autre chantier encore plus marquant, la fin du cuivre. L’association aura également un intérêt certain à développer et renforcer son expertise sur la partie structurante des réseaux. Parce qu’on va assister à la généralisation des réseaux sans fil pour la connexion des utilisateurs finals, pour les réseaux privés mobiles 4G/5G, le cœur des réseaux en fibre optique devra être toujours plus performant, relevant de choix techniques et technologiques pour lesquels l’expertise du Cercle CREDO sera bénéfique.

Qu’est-ce qui distingue le Cercle CREDO des autres organismes ? De quelle manière, selon vous, l’association pourrait renforcer son positionnement au sein de l’écosystème du numérique ? Quel conseil donnez-vous au Cercle CREDO pour qu’il rayonne encore plus dans les années à venir ?

Le Cercle CREDO est une association d’intérêt général, préservée des rouages de la filière et de la pression politique (au sens premier du terme) ; elle est indépendante (et doit le rester !) et libre dans ses choix académiques et préconisations techniques.
Seule compte la meilleure solution à proposer pour une problématique donnée, hors toutes considérations financières et commerciales. C’est pour cette raison que son action en tant qu’expert et chercheur doit être, de mon point de vue, renforcée au fil des ans. J’ajouterais également que le Cercle CREDO a un rôle à jouer en étant proactif comme ce fut le cas avec l’expérience depuis 10 ans du démonstrateur FttH, reposant aujourd’hui sur la réalité virtuelle et, plus récemment, la création du Label AQPF (Audit-Qualité-Pérennité-Fibre).
Le Cercle CREDO doit continuer d’apporter à ses membres tout l’accompagnement et l’éclairage nécessaires pour leur permettre de rester leaders sur leurs marchés. Cela suppose une forte mobilisation sur la veille technologique, la mise en œuvre des nouvelles techniques avec une forte réactivité et donc des engagements financiers conséquents de la part de l’association pour disposer en son sein des expertises idoines. La fiche XGS-PON produite par l’association en 2023 en est un exemple patent.

Lors de son prochain Congrès à Besançon la FNCCR va accueillir un Village du Numérique du Cercle CREDO constitué de 9 membres de l’association. Selon vous, pour quelles raisons il est important que des entreprises de la filière fibre optique soient représentées au Congrès ?

Le Congrès de la FNCCR est ouvert à tous les membres du Cercle CREDO. En créant pour la première fois un Village du Numérique, plusieurs membres auront la possibilité d’exposer ensemble pour porter haut le numérique au travers de compétences et de solutions industrielles innovantes. Il est important que ces sociétés soient visibles à ce Congrès pour que les adhérents de la FNCCR aient, dans le domaine des réseaux fibre optique, d’autres interlocuteurs que les grands opérateurs. Il est intéressant qu’ils puissent avoir aussi la connaissance des produits des fabricants français et rencontrer les équipementiers qui contribuent à la construction des réseaux.
Comme à chaque Congrès, le département du Numérique met l’accent sur une de ses compétences spécifiques, à savoir les infrastructures d’accueil, fourreaux et autres appuis électriques partagés au bénéfice des réseaux télécoms. Cette année, un sujet s’impose naturellement : la fin des réseaux cuivre, l’arrêt des services téléphoniques puis la dépose du cuivre proprement dit. Nous aurons ainsi le plaisir d’accueillir Nicolas GUERIN, secrétaire général d’Orange invité à exposer le plan national de l’opérateur pour mettre fin à son réseau historique, plan suscitant de nombreuses inquiétudes. C’est d’ailleurs l’objet de la table-ronde à laquelle interviendra Richard TOPER le président du Cercle CREDO qui pourra y faire valoir toute son expérience.
Enfin, fidèle à son large spectre de traitement du numérique, la FNCCR proposera aussi des débats sur la transformation numérique des territoires, la maîtrise des données publiques ainsi que l’apport des outils d’intelligence artificielle dans la gestion de tous nos domaines de compétence. Rendez-vous au Congrès de la FNCCR du 26 au 28 juin à Besançon.